Les conditions de déplacement sont jugées très déplorables sur le tronçon Kisangani – Bunia. Impraticable, avec des bourbiers profonds, la vitale route nationale numéro 4 (RN4) cause d’énormes pertes aux opérateurs économiques. Affirmation des camionneurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.

La partie la plus dégradée se trouve du côté de la province de la Tshopo. De 147 à 194 km par exemple, l’on enregistre plusieurs sites de gros bourbiers et des érosions. Pendant ce temps, la saison pluvieuse empire la situation. Certains camions transportant des marchandises sont stationnés de part et d’autre de la route, d’autres se retrouvent embourber déjà plusieurs jours sans issus. Même les motocyclistes ne peuvent pas relier les deux bouts de la RN4.

« Tronçon Kisangani-Bafwasende, c’est le calvaire. L’état piteux de cet axe nous empêche de rouler. Jadis un trajet de quelques heures seulement, aujourd’hui ont y passe facilement des semaines. » désespéré, s’indigne un chauffeur avec son camion embourbé.

Le souhait des camionneurs est que les autorités accordent une attention particulière à la RN4, en faisant des descentes sur le terrain, afin de s’enquérir de la dégradation avancée de cette route, pour des solutions idoines.

RN4, un parcours de combattant

« Nous souffrons énormément sur cette route, on ne sait plus comment s’y prendre, que le gouvernement prête une oreille attentive à nos cris de détresse. » choqué, lâche le chauffeur Kombi Kamathe qui déclare avoir fait une semaine au même endroit, en dormant dans des conditions inhumaines.

Parlant aux noms de ses pairs, Richard Katembo opérateur économique de son état, tout en reconnaissant les efforts déployés par le gouvernement provincial de la Tshopo il y a de cela 6 mois, reste toutefois critique. Ce dernier se dit déçu du silence observé depuis quelques mois de la part des autorités, en dépit du délabrement de cette route.

« Les opérateurs économiques sont en ordre avec toutes les taxes exigées par la province (paillage rouge, DGRA, pont bascule…), au retour, ils veulent voir la volonté et l’engagement des autorités à assurer la maintenance de la RN4 » nous a confié Richard Katembo.

Les expatriés qui approvisionnent la ville en produits pétroliers de l’Est haussent également le ton :

« Nous payons le visa pour 30 jours, mais qui malheureusement expire sur cette route avant même d’atteindre la destination, à cause de sa détérioration.» s’indignent certains somaliens en route pour Kisangani.

Les principales villes et cités traversées par la RN4 sont, d’Est à l’Ouest : Beni, Bunia, Mambasa, Bafwasende, Kisangani, Banalia, Buta, et Bondo. La route traverse notamment des localités comme Nia Nia, connu pour ses mines d’or, Mambasa pour ses pygmées et la réserve de faune à okapis.

La RN4 long de 745 km, est l’un des axes importants du commerce à l’Est de la RD Congo. Au regard de l’intérêt stratégique de cette route nationale et aux vues de son importance capitale dans l’administration de plusieurs provinces de l’Est du pays, elle devrait être placée en ordre utile dans le programme du gouvernement congolais.