L’Ong medias pour la paix et la démocratie (MEPAD) en synergie avec les radios de proximité de la province du Bas-Uele, située au Nord de la RDC initie des débats communautaires médiatisés dans le cadre du processus électoral apaisé en RDC. C’est  le cas du débat dénommé « CAFÉ PRESSE » organisé la veille du scrutin du 20 décembre 2023, dans la ville de Buta.

Une vingtaine de participants, membre des organisations de la société civile, a pris part à ces échanges ouverts et tolérant, financés par l’organisation américaine international republican institute (IRI).

Au menu de ce débat, le rôle de la société civile dans un processus electoral. Cette problématique sort des observations faites par les journalistes du Bas-Uélé partant des pratiques observées depuis la convocation du corps electoral dans le chef-lieu de cette province, tout comme dans l’ensemble des autres circonscriptions électorales de cette partie du pays.

“La société civile étant un grand ensemble constitué des organisations de base, est censée être politiquement neutre. Par contre, nous observons ici à Buta que les associations sont de plus en plus très engagées au profit de tel out el candidat”, argumente ainsi Bosco Luzeyembo, directeur ad interim de la radio communautaire RUBI émetant à Buta. C’est pour justifier l’importance d’éclairer les leaders des jeunes sur ce à quoi il faut s’attendre de la société civile pendant les élections.

Quid pour certifier ou crédibiliser une élection

C’est une activiste chevronnée de droits humains dans le Bas-Uélé qui a affronté les questions des jeunes et des mamans habitants la ville de Buta sur cette question aussi bien pertinente. Il s’agit d’Esperance Kwaza, coordonnatrice de la dynamique pour la protection des femmes et des enfants dans la province du Bas-Uélé (DYFEMIR).

« Revient-t-il à la société civile de certifier la crédibilité d’une élection ? Jusqu’à annoncer que tel candidat a réussi ?» Cette question posée par une femme éducatrice a amené l’oratrice à rappeler les rôles dévolues aux organisations de la société civile en période électorale pour contribuer au contrôle et à l’éducation civique et démocratique de la population.

Pour Espérance Kwaza, « la société civile a l’ultime souci de rappeler à chaque partie prenante le rôle qu’elle est appelée à jouer pour espérer à des bonnes élections avant, pendant et après les scrutins ».

La période ayant précédée le scrutin de 20 décembre 2023, s’est caractérisée par des pratiques qui avaient pour but de désorienter les électeurs. Cela s’est remarqué également à travers l’existance des candidats connus représentant de la société civile qui était aussi nombreux. “Nous suivons des associations et des fondations qui déclarent soutenir ouvertement un parti politique. C’est légal ?“, s’exclamme le president des jeunes catholiques de cette province.

L’oratrice, reconnait la prolifération des fondations qui porte le nom des acteurs politiques et qui font sujets à appréciations et discernements divers. « C’est ne pas du tout mauvais, d’un côté, parce que la loi ne l’interdit. Mais de l’autre côté, ce n’est pas correct qu’une organisation de la société civile puisse soutenir publiquement un politicien », rapporte la coordonnatrice de DYFEMIR.

Regard confus sur l’après scrutin

« Est-ce que la société civile a le droit d’accompagner un candidat aux contentieux électoraux ?», s’interroge le représentant des organisations des personnes vivant avec handicap du Bas-Uélé. Non ! Réagit Espérance KWAZA, avant d’ajouter que « c’est pas ça le travail de la société civile. S’il s’agit de non-respect de procédure de justice, là nous pouvons dénoncer. C’est le cas des femmes candidates. Nous avons reçu l’appui de l’ONU FEMME pour accompagner ces candidates. Ces dernières, lorsqu’elles sont victimes de l’injustice, la société civile hausse le ton », précise-t-elle.

Selon elle, la société civile a l’obligation de préparer la population à être prête à accepter les résultats issus des urnes. Et de préciser que cette société civile a été au cœur de ce processus électoral parmi les différentes parties prenantes.

Notre présence rassure le bon déroulement du scrutin et dénonce, le cas échéant, les dérapages constatés. A-t-elle informé un public assoiffé d’avoir le cœur net sur le rôle juste des organisations de la société dans le processus électoral. Avant de conclure que ces organisations ont le devoir de préparer la population à accueillir sportivement le résultat des différents scrutins.

Richard ATELO/Buta