Assises de l’UPF à Dakar : médias entre paix et sécurité en temps de guerre, les journalistes réfléchissent pour un progrès durable
C’est dans une salle noire du monde que les cinquantièmes assises de la presse francophone se sont ouvertes à Dakar au Sénégal, au centre international de conférences Abdou Diouf. Placé sous le thème : «Médias, paix et sécurité», ce grand rendez-vous a été lancé par le président sénégalais Macky Sall. Les journalistes de 43 pays prennent part à ces assises, lancées le mardi, 09 janvier 2024.
Dans son discours, Macky Sall s’est inquiété des dérives qu’il perçoit dans la presse, en déplorant la frénésie des fake news à grand débit entretenu parfois par les médias.
“Partout dans le monde, il arrive que des médias, heureusement une minorité, attisent le feu, incitent à la violence et à la haine, excitent des foules et alimentent des conflits, jusqu’au génocide”, a–t-il dressé comme constat.
Face à cela, le président sénégalais, tout en affirmant son attachement à la liberté de la presse, conçoit la nécessité d’instaurer des garde-fous : “Quand on s’affranchit des normes, il n’y a plus de limites ; et quand il n’y a plus de limites, c’est notre humanité commune qui est en danger. La protection de l’ordre public et de la vie privée exige que l’exercice de toute liberté soit encadré par les lois et règlements qui s’y attachent. C’est un impératif minimal de la vie en société”.
“En tout état de cause, nous avons tous intérêt à la préservation du journalisme au sens noble du métier, celui de la sacralité des faits et du progrès des sociétés humaines”, a-t-il ajouté.
Bien avant, la conférence inaugurale a été prononcée par Jorge Carlos Fonseca, ancien président de la République de Cabo-Verde. Il a fait une véritable plaidoirie pour la liberté et l’indépendace de médias pour que les journalistes arrivent à jouer leur rôle dans un système démocratique. « Pas de journaliste, sans liberté » a-t-il dit.
Des moments forts
L’après-midi de mardi a été concencré aux ateliers sur le thème : «Désinformation, manipulation : comment résister face aux tentatives de contrôle des médias ?» Les panélistes ont essayé de répondre à la question de savoir comment faire face aux tentatives de contrôle pour aider à prévenir les pires atrocités. Il était question de s’interroger sur comment y faire face avec «internet, une autoroute de la désinformation ? L’apparition de l’Intelligence artificielle, un autre défi de manipulation de l’information ?».
Dans le même chapitre, des travaux se sont tenus sur : «Paix et sécurité à l’heure des réseaux sociaux.» Là aussi, les experts ont donné des pistes sur comment faire le tri avec les réseaux sociaux qui «ont démultiplié la quantité de communication, parfois au détriment de la qualité de l’information».
«Le rôle des médias dans toute cette masse d’informations» était aussi au cœur des échanges ainsi que «la distance critique des médias par rapport à ce qu’ils diffusent et qui est susceptible de favoriser leur instrumentalisation».
Les délégations à ces assises sont venues entre autres, des pays d’Afrique, d’Asie, de Caraïbes, d’Europe.
Il est question au cours de ses assises de 3 jours de fixer un horizon nouveau à la pratique journalistique non seulement dans un paysage toxique de l’information dominé par la manipulation et les fausses informations, mais surtout en temps de guerre.
André S.
10 mois agoIl est souhaitable que les réflexions soient poussées sur qui informe qui ?
L’avènement du numérique a consacré la prolifération des fake news et intox dans le but de nuire au bon sens et à la cohésion sociale et politique.
Nous attendons avec impatience les conclusions d’un tel rendez-vous des professionnels de la presse francophone qui comprenez bien le contexte dans lequel nos publics sont informés par les médias dans leur grande diversité.
Nephtali Lomalo
10 mois agoJe salue depuis le Congo une telle belle initiative pour voir dans la mesure du possible comment restreindre les maux auxquels les médias sont confrontés.
Aujourd’hui tout le monde se prend pour un journaliste, or il ne suffit pas d’avoir une connexion Internet et un smartphone pour raconter des âneries sur les réseaux. L’éducation et le professionnalisme en journalisme aussi sont quelque chose.
J’espère qu’ils n’iront pas aussi loin que ça.