Le fonds de Nations-Unies pour la population (UNFPA) en RDC dresse un tableau humanitaire sombre dans les provinces de l’Ituri, du Nord et sud-Kivu à l’Est de la RDC, causé par les violences qui ont fait environ 6 millions de déplacés internes hébergés dans des différents sites, souvent dans des conditions très précaires.

Cette organisation de Nations-Unies s’inquiète de l’escalade des violences armées qui ont aggravé la situation sécuritaire et humanitaire dans la partie Est de la RDC. Situation qui ne laisse pas indifférente les populations déplacées :

« nous dormons mal, nous mangeons mal, souvent l’aide humanitaire arrive avec un grand retard, il y a celles qui se livrent déjà à la prostitution pour survivre, la situation n’est vraiment pas bonne. » s’indigne une mère de six enfants vivant au camp de déplacés de Bulengo au Nord-Kivu.

Le comité permanent inter-agence humanitaire de l’ONU pense qu’il est plus urgent d’intensifier les interventions humanitaires dans les 3 provinces de l’Est de la RDC. Pour ce faire, Il a activé le passage à l’échelle crise humanitaire, pour répondre aux besoins des populations déplacées.

La mise à l’échelle de cette crise est axée principalement sur les questions de violences basées sur le genre. A précisé sur RFI, le représentant adjoint de l’UNFPA en RDC.

« Vu le nombre important des déplacés, les gens vivent dans la promiscuité, les sites ne sont pas appropriés, plus d’un million deux cent cinquante mille femmes en âge de procréer sont impactées par cette crise. » Ajoute-t-il.

À en croire l’agence onusienne, les défis sécuritaires pour accéder au site des déplacés sont nombreux. Elle cherche à mobiliser les ressources financières en faveur de ces deplacés internes et appelle à la cessation des hostilités.

Une crise humanitaire souvent ignorée

L’insécurité dans l’est de la RDC continue d’alimenter une crise humanitaire de longue date souvent ignorée par la communauté internationale.

Plus de 2,8 millions de personnes ont fui leur foyer dans les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud-Kivu en raison de l’insécurité. Actuellement, 28% de la population du Nord-Kivu et 39 % de l’Ituri sont déplacées.

Cette situation a encore été aggravée par les épidémies et les catastrophes naturelles, y compris les inondations survenues le mois mai 2023, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, qui ont tué plus de 470 personnes et fait des milliers de disparus. En même temps, près de 26 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, sont confrontées à l’insécurité alimentaire en RDC.